D'entrepreneur social... à entrepreneur conscient!

Clinique Sera entrepreneur conscient

Avec le virage vert/écolo/humanitaire/etc. qu'on connait en ce moment, on entend de plus en plus parler des entrepreneurs sociaux. Aujourd'hui, j'ai l'impression que le terme est un peu réducteur et ne reflète pas les enjeux qui nous guettent. Je pense plutôt qu'on devrait parler d'entrepreneurs conscients. Parce qu'un entrepreneur conscient, ça n'aura pas le choix que d'inclure un aspect social dans son entreprise. Mais pas seulement ça. Dans cet article, je vais tenter d'illustrer mes propos.

 J'ai l'impression que nous sommes en train de vivre un point tournant, autant au niveau individuel qu'au niveau collectif. De plus en plus de gens parlent de croissance personnelle, de méditation, de yoga ou de conscience. Et cela se répercute à plusieurs sphères de nos vies, notamment au niveau des entreprises. Les nouvelles générations d'entrepreneurs pensent maintenant en fonction de l'impact qu'auront leurs entreprises sur la société de demain, plutôt qu'aux profits directs. Ils commencent à intégrer le capital humain dans leurs calculs. Pourquoi? Parce que c'est ce que les consommateurs veulent! Grâce aux réseaux sociaux, il est maintenant possible d'avoir de la couverture gratuite à la grandeur de la planète si une idée touche les gens droit au coeur!

Je pense que les entreprises devront prendre en considération cette nouvelle donnée essentielle. Ils devront considérer chacun des clients comme des personnes uniques. Les décisions qu'une entreprise prendra ne devront pas être prises qu'en fonction des profits réalisés, elles devront l'être en fonction des unités de bonheur qu'elles pourront engendrer autant au niveau de ses clients que de ses employés. J'irais même jusqu'à ajouter qu'il devrait exister des déductions d'impôts pour les entreprises qui participent au bien commun!

Quand une multinationale décidera de supprimer 1000 emplois, elle pourra le faire que si sa survie en dépend, et non pour donner quelques millions en bonus à ses dirigeants. Sinon, ce sont tous ses clients qu'elle risquera de perdre. Une utopie vous me direz? Je ne me prononcerais pas trop vite si j'étais vous. L'exemple du scandale de Bombardier plus tôt cette année révèle qu'à l'ère des réseaux sociaux, les dirigeants d'entreprises sont de plus en plus responsables de leurs actions face à la société.

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Mais qu'est-ce qu'entreprendre en conscience? C'est une bonne question. Entreprendre en conscience, c'est d'appliquer le chemin de croissance personnelle qu'on peut faire pour nous-même à la gestion d'une entreprise. De cette façon, chaque décision qui sera prise pourra l'être en fonction du bien commun, plutôt que pour l'intérêt personnel de 3 ou 4 personnes. Pourquoi ne tolère-t-on pas la compétition malsaine, l'égoïsme ou l'avarisme quand on parle d'une personne, mais on l'accepte quand il s'agit d'une entreprise?

Donc, pour s'éloigner d'une gestion inconsciente, on doit traiter le problème à la source: les leaders. Ceux-ci devraient tous s'observer en permanence. Qu'est-ce qui les motivent? Pourquoi prennent-ils une décision plutôt qu'une autre? Qui engagent-ils? Toutes ces questions permettent de construire des entreprises qui auront une direction saine, équilibrée et responsable.

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À mon sens, la couleur d'un entrepreneur se reflète dans son entreprise. Ce qui se matérialise, que ce soit au niveau d'un produit ou de l'image de marque, vient de l'intention derrière ses actions. Par exemple, si je suis musicien, et que j'ai accumulé beaucoup de frustrations dans ma vie, il est possible que la musique que je produise soit plus agressive ou sombre dans des styles comme le heavy metal ou le techno par exemple. Ce seront des genres musicaux qui résonnent avec qui je suis. J'ai la conviction que la même chose se produit au niveau entrepreneurial. Imaginez que vous êtes un restaurateur, et qu'un de vos traits de personnalité est que vous êtes une personne désorganisée, il est évident que votre restaurant sera à votre image: désorganisé lui aussi. On ne peut faire autrement.

Il faut donc, en tant que leader, que je travaille mon égo et que j'épure mes intentions pour que tous les choix que je fais pour mon entreprise soient les meilleurs pour elle et non pour ma personne. Mes actions seront donc plus guidées par un respect du rythme naturel des choses plutôt qu'un désir de grandir trop vite. Si j'écoute mon intuition plutôt que mon mental, je serai plus efficace dans la gestion de mes tâches au lieu de travailler pour travailler et ainsi perdre du temps et de l'énergie. J'aurai la patience d'attendre les bonnes personnes avec qui travailler (autant celles que j'engage que celles à qui j'offre des contrats externes) puisque je ne choisirai que celles qui ont des valeurs ou une couleur similaire à celles de notre entreprise. J'irai chercher du financement de personnes qui veulent que notre projet développe du capital humain autant que du capital financier, ce qui nous enlèvera la pression d'être profitable au maximum pour nos créanciers. Ce sont là tous des choix qui sont difficiles à faire lorsqu'on se laisse guider par notre égo, mais si logiques quand on se rappelle nos intentions de départ et qu'on utilise notre intuition.



Il n'y a qu'une façon de bâtir une entreprise qui cultive la bienveillance des autres et de nous-même: c'est de travailler à être bienveillant soi-même et d'en faire un standard de qualité élevé pour tous les gens qui composent notre équipe. C'est là tout ce qu'on veut pour Sera!

 «La pollution de la planète n'est qu'un reflet extérieur d'une pollution psychique intérieure, celle d'un millions d'individus inconscients qui ne prennent pas la responsabilité de leur vie intérieure.»

                                                                               - Eckhart Tolle